« L’illusion de l’expertise en Haïti : quand visibilité et popularité remplacent la compétence »
« L’illusion de l’expertise en Haïti : quand visibilité et popularité remplacent la compétence » S’il est vrai que le citoyen doit s’impliquer dans les affaires de la cité, il convient d’appréhender le concept de « citoyen » dans toute sa complexité. À mon sens, il n’est pas uniquement un consommateur : il est un producteur d’idées, un observateur attentif, un individu qui questionne, apprend et tente de comprendre. Il peut aussi être un dissident tout en proposant, c’est-à-dire qui assume une posture critique mais constructive. Surtout, le citoyen est celui qui développe un sentiment d’appartenance à sa communauté. L’histoire constitutionnelle haïtienne, à travers la « compilation des deux siècles de constitutions haïtiennes 1801-2011 [1] », illustre bien l’évolution de cette notion. La Constitution impériale de 1805, en ses articles 9 et 11, associait au statut de citoyen l’obligation d’être un bon soldat, un bon père de famille et de maîtris...